Roches du vignoble
Caractéristiques :
Terres arglo-marneuses et marno-calcaires, terrains granitiques et gneissiques, terrains loessiques, quelques terrains de bas-fonds et calcaires durs.
Superficie du vignoble :
316 hectares, dont 3 terroirs Grands Crus qui représentent 46ha53, le Geisberg, le Kirchberg de Ribeauvillé et L’Osterberg
Les Grands crus
« Les nez sont subtils, envoûtants, avec leurs délicates senteurs de chair ou de zestes d’agrumes – tel que le citron.
En bouche, une expression aromatique intense se greffe sur une structure élégante marquée par une acidité ciselée, presque granuleuse, qui signe avec raffinement les vins de ce Grand Cru. Une minéralité harmonieuse et racée se déroule avec longueur, retenue et précision. C’est un terroir où le Riesling est maître. La précision de l’acidité et la justesse de maturité atteinte sur ce Grand Cru procurent une sensation juteuse de chair de citron et une salivation gourmande. »
Le terroir de ce Grand Cru donne des vins de grande précision, frais et charpenté
Reposant sur cette marne compacte calcaire, variant de 60 à 100 cm de profondeur, le sol est très caillouteux de nature argilo-limono-sableuse à argilo-sableuse.
Riesling 71% Pinot Gris 17% Gewurztraminer 8% Muscat 4%
Le Kirchberg, littéralement le « mont aux églises » tire l’origine de son nom de la présence à ses pieds, dans la vieille ville de Ribeauvillé, de trois églises : l’église du couvent de la divine providence, l’église catholique et le temple protestant.
Médard Barth, historien du vignoble alsacien, nous apprend que le site du Kirchberg est cité dès 1328.
« Par leur concentration, par la densité de leur structure, ce sont des vins assez virils. Leur tension acide, tonique, s’exprime dans une matière large et pure. En début de bouche, cet ensemble se lie à une petite sensation asséchante (c’est la marque du calcaire), et à une intense minéralité dans la longueur.
Le Muscat procure un plaisir fruité et floral aussi immédiat qu’envoûtant.
Riesling et Pinot Gris tirent parti de la matière ciselée propre à ce Grand Cru, matière dans laquelle se retrouvent souvent des notes d’agrumes – celles de la mandarine, de l’orange sanguine ou du kumquat. Le Gewurztraminer révèle des saveurs de litchi et toutes les expressions de la rose (fraîche, séchée, fanée). Avec chaque cépage, la minéralité intense et marine du Cru s’exprime dans une longueur délicate. »
C’est par sa puissance que le Grand Cru de l’Osterberg se distingue
Encépagement : Riesling 46%, Gewurztraminer 29%, Pinot Gris 24% et quelques parcelles en muscat
« Sa grande matière, issue de la marne du terroir, donne un volume ample, voire capiteux, aux vins secs. La fraîcheur est ici un peu austère dans la jeunesse, mais elle donne une structure charpentée aux crus. Cette fraîcheur se révélera ultérieurement comme un facteur de volume, et réjouira alors le dégustateur. Les arômes exotiques de mangue, de fruits de la passion et de miel se retrouveront souvent. Ils formeront un riche prélude à ces vins longs et charmeurs à la fois. La largeur et l’acidité induites par ce terroir sont expressives avec tous les cépages.
Si l’acidité naturelle du Riesling donne un tonus supplémentaire au vin et exprime des notes d’herbes séchées, les Pinot Gris et Gewurztraminer trouvent avec ce Grand Cru un équilibre subtil et rare, balançant entre la douceur sucrée et la fraîcheur. L’expression des fruits jaunes et blancs y apparaît des plus complexes et des plus ravissantes. »
Histoire liée au vignoble
Histoire du clos Zahnacker : la tradition veut qu’au XIIème siècle, un certain Zahn, moine chevalier, ait rapporté de Terre sainte les meilleurs cépages et les ait plantés là. En 1426, l’empereur d’Allemagne Sigismond, soucieux de s’attirer l’alliance du roi Eric – souverain de Suède, de Norvège et du Danemark – fit quérir un foudre de vin du Zahnacker, qu’on transporta par eau jusqu’à Lubeck et que l’ambassadeur impérial offrit ensuite à la cour nordique. C’est également du vin du Zahnacker – passé entre temps aux mains des sires de Ribeaupierre – que l’on servit à Louis XIV lors de son passage à Ribeauvillé en 1673, et cela dans un superbe hanap en vermeil, toujours conservé dans le petit musée de l’hôtel de ville.
On doit la grande réputation du vin de Ribeauvillé au prince Max, dernier comte de Ribeaupierre. Ce grand amateur de vin appréciait tout particulièrement le vin de paille. Il en offrait en toute occasion à ses hôtes de marques. Dès lors les viticulteurs locaux se mirent à produire massivement ce vin de paille qui va faire la renommée de la cité. Ce vin liquoreux est alors expédié vers toutes les cours d’Europe du nord. Un traité d’ampélographie de 1850 vante encore le vin de paille de Ribeauvillé, comparable aux meilleures liqueurs que l’on puisse trouver en Europe.
En 1895, quelques vignerons de Ribeauvillé se regroupèrent et créèrent la première cave viticole en Alsace, sinon en France. Au départ, simple annexe de la Caisse Mutuelle et des Prêts, elle s’affranchit de cette tutelle pour devenir indépendante. Elle s’occupait de stocker le vin des vignerons dont la cave était trop petite et, accessoirement, vendre ce que le vigneron ne pouvait pas écouler lui-même. La première cave se situait sous la salle de théâtre du Cercle St Grégoire, à côté de l’église catholique.
Textes CIVA – www.VinsAlsace.com