Le terroir
Ce Grand Cru pentu, d’une culture difficile se distingue par la qualité de son climat, favorable à la chaleur et donc à la maturité précoce du raisin. Couvés par les montagnes, les ceps de ce terroir granitique donnent naissance à des vins de finesse et de garde.
Le Grand Cru Gloeckelberg est situé très majoritairement sur le ban de Rodern, et pour une petite partie, à Saint-Hippolyte. Les coteaux en pente sont exposés Sud et Sud-Est. Si la partie supérieure du Grand Cru est caractérisée par de fortes pentes, elles s’adoucissent dans sa partie inférieure, créant un effet d’entonnoir qui assure une bonne circulation de l’air.
Ce terroir se situe à l’Ouest de la faille vosgienne, à l’extrémité Nord du champ de fracture de Ribeauvillé. Ici, les tensions tectoniques, au moment de l’effondrement du fossé rhénan, ont été importantes, créant des reliefs et des rejets de faille importants.
Pinot Gris et Gewurztraminer représentent plus de 95 % des vins revendiqués dans ce Grand Cru.
Ces deux cépages sont particulièrement adaptés à ce terroir : la précocité du lieu comme la contrainte hydrique favorisent l’arrêt de croissance et permettent d’obtenir une grande maturité des raisins. Par ailleurs, la topographie et le micro-climat du lieu-dit provoquent souvent un début de passerillage ayant pour effet de concentrer encore davantage la récolte.
L’Histoire
Les archives régionales témoignent du prestige que les grands de ce monde attachaient autrefois aux vins du Gloeckelberg. Dès 1338, les frères Jean et Rodolphe de Reichenberg, chevaliers de l’ordre de Malte, détiennent des possessions dans le lieu-dit qui sera plus tard celui du Grand Cru Gloeckelberg.
Quelques années plus tard (autour de 1343), l’œuvre Notre Dame et l’Église Saint-Thomas de Strasbourg se partagent, avec le couvent Sainte-Catherine de Colmar, la propriété du cru sur laquelle la reine de Hongrie perçoit une rente de trois mesures et demi de vin.
En 1370, la localité de Rodern participe à la vie de la léproserie de Sélestat par un don perpétuel garanti sur les vignes du Gloeckelberg.
À la fin du XIXème siècle, cette vigne abreuve également l’abbaye de Marmoutier.
Les Vins
Les vins du Gloeckelberg sont amples, riches, complexes.
Les vins sont volumineux, avec une acidité fine et persistante.
Le nez est habituellement concentré, mielleux, tout en finesse. Les marqueurs aromatiques dominants sont ceux des fruits confits, du coing, de la figue, de l’ananas bien mûr, associés à des notes de fleurs blanches (bouillon blanc, acacia) et à des nuances fumées.
La bouche se caractérise par une attaque douce, de velours, et évolue vers une sensation saline sur la longue. La très belle harmonie entre sucre et acidité rend ces vins remarquables.
Les millésimes
La précocité du terroir et le travail des vignerons permettent d’obtenir des vins de qualité constante. Les millésimes frais (1987, 1996, 2001, 2008, 2010) sont marqués par la vivacité de leur acidité ; les millésimes de grande maturité (1988, 1989, 1990, 2000, 2005) développent une finesse caractéristique. Seules les années aux conditions de stress hydriques extrêmes comme 2003 mettent ce terroir en difficulté.
Le Gloeckelberg donne des vins qui peuvent s’ouvrir jeunes ; cependant, leur garde est importante.
Les accords
Les vins du Gloeckelberg permettent notamment d’accompagner :
- un foie gras et son confit de figues
- un tartare de céleri, poire et roquefort
- un tajine d’agneau
- une cocotte de poulet à la mangue
- un Baeckaoffa aux fruits d’hiver
- une crème brulée
- un feuilleté de poires, sabayon à la cannelle
- un crumble aux fruits rouges
Photo © ZVARDON / Textes CIVA – www.VinsAlsace.com