Le terroir
La colline du Mandelberg ou « colline des amandiers » est située immédiatement au Nord de Mittelwihr.
Les fortes pentes aux abords du village résultent du travail d’érosion du petit ruisseau du Sembach qui évacue l’eau provenant de la dépression de Riquewihr. Vers le sommet de la colline la déclivité diminue, donnant forme à un plateau en direction du Nord. L’exposition est principalement orientée au Sud avec des inclinaisons à l’Est au contact de la plaine d’Alsace.
L’histoire
Ce site est réputé depuis l’Antiquité ; les vignes y avoisinent avec bonheur les amandiers, qui ont donné son nom à la côte.
« Un jour Charlemagne, en route vers l’Italie, fît une halte sur les hauteurs de Mittelwihr, sans doute pour se désaltérer à la source des bons crus. Lorsque sa caravane repartit, d’étranges coquilles jonchaient le sol. Les gens les enfouirent sous terre, pour éviter tout mauvais présage, et quelque temps après on vit fleurir des amandiers. Ainsi naquît, dans la légende, le Mandelberg, la « colline des amandiers » où la vigne, dit-on, s’épanouissait déjà à l’époque romaine.
La culture des fruits du Bassin méditerranéen marquait autrefois les limites des conquêtes des légions de Rome. La vigne et l’amandier étaient les symboles d’une civilisation nouvelle. Sur le Mandelberg, ces plantes mythiques sont aujourd’hui aussi inséparables qu’elles l’étaient jadis dans leurs pays d’origine. Elles sont devenues l’emblème de l’identité de Mittelwihr. Une identité exclusivement vigneronne qui se traduit par le nombre important d’exploitations familiales vouées à la culture de la vigne.
Au Moyen Âge, nobles et ecclésiastiques se disputaient, ici comme ailleurs, le meilleur du vignoble. La multitude de parcelles qui composent le Grand Cru et leurs lointaines appellations témoignent de la ferveur dont la colline jouissait auprès des seigneurs de Horbourg et de Wurtemberg, maîtres de la localité, et des diverses abbayes de Saint-Dié, Ebersmunster, Murbach ou Pairis. »
L’Appellation Mandelberg apparaît sur les bouteilles d’Alsace dès 1925 et entre dans la famille des Appelations Alsace Grand Cru en 1992.
Les vins
Tous les facteurs sont ici réunis pour produire des vins fruités, puissants et généreux.
Les Riesling, bien équilibrés, ont une tenue et du corps qui ne sont pas imposants. Ils sont riches en harmonie.
« Leur finale est racée et élégante en raison de la présence d’une nervosité qui, dès leur jeunesse, met en évidence des arômes fruités… »
Avec les Gewurztraminer, le palais a rendez-vous avec la puissance, le volume et le gras.
« Le corps est racé et opulent. L’exubérance orientale a tendance à se fondre avec les années grâce au terroir qui apporte de la complexité aromatique bien fondue avec une remarquable charpente. »
Les vins du Mandelberg sont amples, volumineux.
« Le milieu de bouche combine ampleur, générosité et équilibre. Des arômes pâtissiers et gourmands sont souvent sensibles – pâte de fruits et vanille. L’allonge est soutenue par de subtils amers, qui confirment le caractère friand des vins.
La tonicité naturelle du Riesling met en relief l’esprit charnu du Mandelberg. Les Pinot Gris et Gewurztraminer possèdent une générosité qui ne manque ni de structure, ni d’élégance. »
Les millésimes
Lors de millésimes précoces : la tendresse des vins est sensible, elle décline des notes de confit et une gamme aromatique complexe.
Lors de millésimes tardifs : le volume du Mandelberg reste marquant, et enveloppe une acidité plus vigoureuse. Le caractère fruité s’exprime, dans un registre un peu plus frais.
Les accords
« L’ampleur et la chair de ces vins font honneur aux plats puissants et épicés qui s’accorderont très bien aux Mandelberg. Poissons en croûte, lapin, volaille, travaillés avec des épices ou non, seront des mets dont la puissance gustative soulignera le relief aromatique et la structure qui habite ce Grand Cru. »
Photo © ZVARDON / Textes CIVA – www.VinsAlsace.com