Le terroir
Son nom, « Sonnenglanz », littéralement éclat du soleil en alsacien, traduit à lui seul la richesse de ce terroir. Le soleil polit ici lentement les raisins. La qualité et le rythme de leur maturité doivent tout à la combinaison des ressources du sol et des dons de la lumière.
Situé sur le ban de la commune de Beblenheim, le Sonnenglanz appartient au champ de fractures de Ribeauvillé. Il expose ses vignes au Sud-Est, entre 220 et 270 m d’altitude sur une pente douce de 10 à 25%.
L’Histoire
La recherche de la qualité fait partie de l’héritage viticole ancestral des vignerons de Beblenheim. Dès le XVIème siècle, la culture de la vigne y était réglementée. Le Sonnenglanz a par ailleurs été l’un des premiers terroirs à bénéficier d’une délimitation juridiquement reconnue, à la demande des producteurs.
La présence de la vigne est connue sur le ban de Beblenheim depuis le Moyen Âge. L’abbaye bénédictine de Marmoutier et l’abbaye cistercienne de Pairis, dans les Vosges, y possédaient des vignes.
Depuis toujours les vignerons de Beblenheim ont été habitués à produire des vins de qualité, explique Marcel Kraemer, ancien directeur d’école et gardien de la mémoire collective du village. Dès le XVIème siècle, des ordonnances précisaient les sortes de plants à cultiver. Les gardes-champêtres étaient chargés de la surveillance et de l’arrachage des plants non-conformes. Les récidivistes se voyaient frappés d’une forte amende.
La petite commune est restée fidèle à cet esprit de rigueur imposé pendant plus de quatre siècles par ses anciens maîtres, les ducs de Wurtemberg.
En 1935, à la requête du syndicat viticole de Beblenheim, le tribunal d’instance de Colmar condamnait un viticulteur pour avoir vendu du vin sous la dénomination Sonnenglanz alors qu’il provenait d’un autre lieu-dit. La décision du tribunal délimitait également l’aire de production et fixait les conditions d’encépagement, reconnaissant par la même les spécificités de ce terroir, et cela près de 50 ans avant son entrée dans l’Appellation Alsace Grand Cru, en 1983 !
C’est aussi ici que naquit Christian Oberlin. Ses travaux et expériences de greffage sur des pieds américains sauva le vignoble alsacien de sa destruction par le phylloxéra.
Les vins
Le Sonnenglanz dévoile l’esprit solaire de ce terroir
« La bouche possède un volume ample et une richesse révélatrice de la haute maturité atteinte ici. Celle-ci s’exprime par des notes exotiques d’ananas, de mangue ou de fruits de la passion.
Les cépages apportent chacun leurs touches aromatiques propres, mais conservent néanmoins des caractéristiques de maturité sensibles à travers des notes de fruits surmûris ou confits. La silhouette des vins conserve son équilibre grâce à la fraîcheur de leur acidité, très sensible en milieu de bouche. »
Les millésimes
« Ces vins étant ouverts sur le fruit et leur structure tendre, ils procurent rapidement du plaisir. Cependant une garde de cinq à six ans affinera leur matière pour les rendre plus complexes.
Lors de millésimes précoces : les fruits très mûrs, le miel, sont envoûtants ; la structure des vins, généreuse. Leur intensité aromatique en fait des crus de caractère, charmeurs, et dotés d’une sucrosité gourmande parfaitement intégrée.
Lors de millésimes tardifs : les fruits sont toujours là, associés à une matière plus aérienne et plus en tension, mais dense. »
Les accords majeurs
« La fraîcheur et l’équilibre des vins du Sonnenglanz ouvrent sur de nombreuses audaces gastronomiques. Leur ampleur et leur générosité permettent à la gastronomie orientale, ou indienne, de s’exprimer pleinement. Les notes d’épices, de safran, de coriandre ou de girofle, qui constituent souvent la signature de ces cuisines, s’associent parfaitement au volume naturel des vins.
Ce Grand Cru accompagne également volontiers de beaux desserts aux fruits exotiques. »
Photo © ZVARDON / Textes CIVA – www.VinsAlsace.com